Conjuguer cuisine et herboristerie
Les arts de la cuisine et de l’herboristerie font un heureux ménage. En effet, les plantes médicinales peuvent rehausser ou transformer les saveurs d’un repas tout en ajoutant leurs vertus thérapeutiques à la nourriture.
De son côté, l’art culinaire rend amusante et agréable la consommation quotidienne de remèdes herboristes. Connaître les différentes manières d’utiliser les plantes médicinales multiplie les manières de les intégrer à la cuisine et de bénéficier de leurs vertus.
Plantes carminatives
On retrouve les carminatives en cuisine sous les appellations de fines herbes et d’aromates. Elles se cultivent facilement à même votre balcon puisqu’on a besoin d’utiliser qu’une petite quantité à la fois.
Les plantes carminatives contiennent toutes des huiles essentielles, lesquelles stimulent l’appétit et la digestion tout en prévenant les gaz intestinaux et les putréfactions. Les huiles essentielles étant volatiles, il est préférable d’utiliser ces plantes fraîches, autant que possible.
Exemples de plantes carminatives :
ajwain, aneth, anis étoilé, asa-fœtida, basilic, cannelle, cardamome, céleri, coriandre, cumin, estragon, fenouil, gingembre, girofle, hysope, lavande, laurier, livèche, marjolaine, menthes, moutarde, muscade, romarin, sauge et bien d’autres.
Propriétés des épices courantes
Vous ne soupçonnez peut-être pas les propriétés de certains aromates qui se retrouvent fort probablement dans vos armoires :
Basilic
Le basilic rétablit l’appétit lorsque la digestion est entravée par les émotions. De plus, c’est une plante antispasmodique et diaphorétique, c’est-à-dire qui favorise la sudation lors de fièvres.
Cannelle
La cannelle élimine les parasites, combat le Candida albicans et réchauffe l’organisme. Elle stimule un peu le cœur tout en apaisant le système nerveux. La cannelle stabilise la glycémie, soulage les nausées et procure un léger effet aphrodisiaque.
Cayenne
Elle stimule instantanément la circulation périphérique, réchauffant les extrémités et augmentant la thermogenèse. La cayenne combat les parasites. Appliquée à l’externe sous forme d’huile infusée, la cayenne estompe la sensation de douleur en éliminant la substance responsable de la transmission du message de la douleur vers le cerveau.
Curcuma
Antioxydant, le curcuma purifie le lait maternel et le sang. Mélangé au miel, il soigne les maux de gorge. Anti-inflammatoire, il élimine par ailleurs les bactéries et les parasites du tractus digestif, ce qui est salutaire en cas de diarrhée amibienne ou de gastro-entérite, notamment. On l’applique également sur les blessures ouvertes et les inflammations de la peau. Plus le curcuma est vieux, plus il est efficace, même sous forme de poudre.
Fenouil
C’est un antispasmodique et carminatif puissant qui apaise les crampes et évacue et prévient efficacement les gaz intestinaux. Les femmes allaitantes connaissent bien le fenouil en tisane pour favoriser la lactation ainsi qu’éviter les coliques et les gaz chez le bébé.
Romarin
Il stimule la circulation sanguine, particulièrement au niveau des artères irriguant le cerveau. Le romarin est ainsi une solution de rechange efficace aux stimulants, car il évite de surexciter le système nerveux.
Intégrer les plantes médicinales
Pour être consommées, les plantes médicinales peuvent être transformées de multiples façons : poudre, infusion, décoction, huile, teinture, vinaigre, glycéré et j’en passe. Commençons par aborder les modes d’utilisation les plus simples, soit les poudres, les plantes séchées, les infusions et les décoctions.
Plantes séchées et poudres
Pour accommoder vos besoins, les plantes séchées peuvent être réhydratées par le trempage ou broyées avant d’être saupoudrées sur un plat, comme les salades, salades de fruits, tartinades, terrines, viandes et marinades.
Infusions et décoctions
Pour obtenir une infusion, il s’agit simplement de verser de l’eau bouillante sur des plantes et de les laisser tremper quelques minutes pour en extraire les constituants. Les infusions sont généralement préparées à partir de plantes séchées, à l’exception notable des plantes aromatiques qui sont meilleures lorsqu’employées fraîches.
La décoction consiste à bouillir davantage la mixture, d’une dizaine de minutes pour les plantes plus tendres ou coupées en petits morceaux, jusqu’à quelques heures pour les plus coriaces. Les baies, comme l’aubépine, l’églantier, le genévrier ou le schisandra, font de savoureuses décoctions.
Les proportions à utiliser varient selon les goûts et les plantes utilisées. Habituellement, on utilise environ 5 à 15 ml de plantes sèches par tasse d’eau. Pour obtenir un dosage thérapeutiquement significatif, on doit généralement consommer l’équivalent d’une à deux tasses de liquide par jour, ou plus.
Ce qui est intéressant et polyvalent avec les infusions et les décoctions, c’est que vous pouvez remplacer l’eau de n’importe quel plat par une infusion de votre choix.
Ainsi, vous intégrez de nouvelles saveurs et des effets médicinaux à vos couscous, risottos, smoothies, soupes, végépâtés (essayez, par exemple, un mélange de cardamome et de gingembre) ou toute autre recette.
Quelques plantes médicinales qui se marient à votre cuisine
Voici une description des effets de plantes médicinales qui se prêtent bien à la cuisine et à l’alimentation quotidienne :
Racine d’astragale, Astragalus membranaceus
Progressivement, l’astragale tonifie le système immunitaire et augmente la capacité du corps à générer de la chaleur. Faites-la bouillir une demi-heure ou plus et servez-vous de la décoction comme base pour les soupes.
Feuilles de mélisse, Melissa officinalis
La mélisse, au goût légèrement citronné, favorise le calme, la joie et le contentement. Fraîche, on l’ajoute en lanières aux salades de fruits. Séchée, on en fait une infusion que l’on peut mélanger aux smoothies ou aux bouillons, par exemple.
Racines et feuilles de pissenlit, Taraxacum officinalis
Les feuilles du pissenlit sont excellentes en salade, et la racine, tranchée et cuite, accompagne bien les viandes rouges et les ragoûts. L’amertume du pissenlit stimule les sécrétions digestives et entretient la santé du foie. Quant à elle, la racine procure un effet prébiotique grâce à l’inuline, qui ne se digère qu’une fois dans l’intestin pour y nourrir certaines souches de bactéries.
Racine de réglisse, Glycyrrhiza glabra
Peu de gens connaissent la réelle saveur de la racine de réglisse, sucrée et très peu anisée. Puissamment stimulante et énergisante, la réglisse n’a pas son pareil pour adoucir la voix et soigner les ulcères gastriques. Sa décoction est délicieuse dans les breuvages et les desserts.
Attention à ceux et celles qui font de la haute pression et/ou aux interactions possible avec les médicaments, la réglisse n'est pas une plante bénigne.
En conclusion
Je vous enjoins à explorer dès aujourd’hui les infinies possibilités culinaires des plantes médicinales.
Article Rédigé par :
Jonathan L.Raymond, Thérapeute Ayurvédique et Hta
Pour plus d'informations voici son Site web !